Le Slovène s’impose à nouveau sur la Flèche wallonne et confirme son statut de leader absolu du peloton


Un retour à l’essentiel

Après ses échecs retentissants sur Paris-Roubaix et l’Amstel Gold Race, la question n’était pas tant de savoir si Tadej Pogacar allait gagner à nouveau, mais plutôt comment il allait le faire. Sur les pentes du Mur de Huy, ce mercredi, le Slovène a livré une réponse limpide : avec patience, justesse et une puissance maîtrisée. Son accélération dans les 400 derniers mètres a laissé ses rivaux sans voix.

Loin de ses envolées spectaculaires habituelles, Pogacar a couru à l’économie avant d’asséner un unique coup de massue dans la montée finale. Il s’offre ainsi sa deuxième Flèche wallonne, un an après la première, en coupant la ligne avec une dizaine de secondes d’avance sur Kévin Vauquelin.

« Il n’est pas tout le temps obligé de faire le show »,
| Mauro Gianetti, manager de l’équipe UAE Team Emirates

Une victoire pour faire taire les sceptiques

Depuis plusieurs semaines, une question planait sur les performances du double vainqueur du Tour de France : Pogacar avait-il trop couru trop tôt ? Ses défaites récentes face à Van der Poel puis Skjelmose avaient alimenté un début de débat, certains observateurs notant une baisse de fraîcheur. Cette victoire sans contestation à Huy a mis fin aux spéculations.

Dans une course marquée par une météo capricieuse mais loin des conditions apocalyptiques de l’édition 2023, le Slovène a assumé son rôle de favori sans fausse note. Remco Evenepoel, pourtant annoncé comme son principal adversaire, a été distancé dans la montée finale, tout comme Tom Pidcock, qui complète le podium.

« Il était encore sur une autre planète. J’aurais peut-être pu monter un peu plus vite, mais on était tous loin »,
| Tom Pidcock, 3ᵉ de la course

Une montée gérée au millimètre

Pogacar a tiré les leçons de ses courses précédentes. Pas de tentative solitaire prématurée, pas d’exubérance tactique. Il s’est contenté d’attendre l’endroit stratégique – les derniers hectomètres du Mur de Huy – pour asséner son coup.

L’attaque, placée à l’entrée de la partie la plus raide, a laissé ses adversaires sans réaction. « Je me suis retourné et j’étais content de ne voir personne », a-t-il déclaré après l’arrivée, visiblement soulagé de cette victoire nette.

« Cette fois, on n’avait pas besoin de photo-finish. Je préfère largement ça ! »,
| Tadej Pogacar

Une équipe solide, des ambitions intactes

Au-delà de la performance individuelle, c’est aussi la cohésion de l’équipe UAE Team Emirates qui a impressionné. Brandon McNulty a contrôlé le peloton dans les kilomètres précédents, tandis que le jeune Jan Christen a confirmé sa montée en puissance avec une prometteuse 12ᵉ place.

Cette configuration laisse présager une force collective redoutable en vue de Liège-Bastogne-Liège, dernière grande classique du printemps. Pogacar s’y présentera comme le favori naturel, avec deux Doyennes déjà à son palmarès (2021, 2024).

« On a été parfaits, on a tenu le plan que nous avions défini. On sera là dimanche »,
| Tadej Pogacar

La Doyenne en ligne de mire

Dimanche prochain, Pogacar retrouvera Evenepoel sur un terrain encore plus propice aux coups d’éclat : les 254 kilomètres entre Liège et Bastogne. L’an dernier, blessé, il avait dû renoncer. Cette fois, rien ne semble pouvoir l’en empêcher. Il s’agira aussi d’un duel d’orgueil entre deux des plus grands talents de leur génération.

Le Belge, encore en phase de reprise, n’a pas affiché la même explosivité que l’an passé. Mais chez Soudal-Quick Step, l’objectif reste clair : reprendre la main sur les Ardennaises après une Flèche manquée.

En face, Pogacar aborde la course avec une confiance restaurée et une condition physique à son pic. Son programme millimétré – excluant certaines classiques pavées – semble avoir porté ses fruits. Il reste à savoir si cette stratégie portera aussi à Liège.

Un printemps bien lancé malgré tout

Le printemps de Pogacar n’aura pas été parfait, mais il reste cohérent. Outre la Flèche wallonne, il avait déjà remporté les Strade Bianche et la Volta a Catalunya. Les revers à Roubaix et à l’Amstel ne sont finalement que des incidents de parcours pour un coureur qui, à 25 ans, continue d’écrire sa légende à un rythme étourdissant.

La victoire à Huy rappelle que le Slovène reste, malgré tout, le coureur le plus complet du peloton actuel. Et qu’il ne fallait pas vraiment s’inquiéter pour lui.


Classement final de la Flèche wallonne (205,1 km)

  1. Tadej Pogacar (SLO/UAE) — 4 h 50’15
  2. Kévin Vauquelin (FRA/ARK) à 10 s
  3. Tom Pidcock (GBR/Q36) à 12 s
  4. Lenny Martinez (FRA/TBV) à 13 s
  5. Ben Healy (IRL/EFE) à 13 s
  6. Romain Grégoire (FRA/GFC) à 16 s
  7. Remco Evenepoel (BEL/SOQ) mt
  8. Julian Alaphilippe (FRA/TUD) à 40 s
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