Alors que l’agrandissement du parking relais de Saint-Philibert à Lomme vient d’être inauguré, la Métropole européenne de Lille a déjà identifié son prochain chantier. C’est à La Bassée, en lien direct avec la gare TER, qu’un projet d’extension est désormais envisagé.
Un réseau de parkings relais en croissance constante
La Métropole européenne de Lille (MEL) dispose aujourd’hui de treize parkings relais, représentant environ 5 300 places. Ces équipements sont gérés par l’opérateur Ilévia, en lien avec le réseau de transports en commun. Leur principe est simple : permettre aux automobilistes de laisser leur véhicule à proximité d’une station de métro, d’un arrêt de tramway ou d’une gare TER, avant de poursuivre leur trajet en transport collectif.
La logique est celle de l’intermodalité. L’accès est gratuit mais conditionné : pour pouvoir ressortir, les usagers doivent valider le jour même un titre de transport Ilévia ou TER. Ce fonctionnement vise principalement les habitants des communes périphériques, du bassin minier ou des territoires ruraux limitrophes, qui n’ont d’autre choix que la voiture pour rejoindre la métropole.
Des parkings de plus en plus saturés
Depuis plusieurs années, la MEL observe une hausse marquée de la fréquentation de ces parkings. D’après des chiffres fournis en 2023 par Ilévia, sept parkings relais sur douze atteignaient régulièrement des taux de remplissage compris entre 87 % et 96 % en semaine. Parmi les plus saturés : CHU–Eurasanté, Pont de Neuville, Les Prés, Saint-Philibert, Porte des Postes, La Bassée et Porte d’Arras.
« Nous observons que 7 des 12 P+R sont très fréquentés en semaine », indiquait l’opérateur, soulignant une tension croissante sur ces infrastructures.
Ces données traduisent la pression automobile dans la métropole et la nécessité de renforcer les alternatives pour fluidifier la circulation, notamment aux abords de Lille intra-muros.
L’exemple de Saint-Philibert
L’inauguration récente de l’extension du parking relais de Saint-Philibert à Lomme illustre cette dynamique. Officiellement ouvert début septembre, l’équipement a vu sa capacité passer de 350 à 570 places, dont 130 en extérieur.
Le président de la MEL, Damien Castelain, rappelait alors que le parking était saturé depuis plusieurs années et qu’il devenait urgent de proposer une solution adaptée. Cette opération, attendue par les usagers, doit servir de modèle pour d’autres sites jugés prioritaires.
La Bassée, prochain projet identifié
Parmi les parkings jugés stratégiques, celui de La Bassée apparaît en tête de liste. Situé à la frontière avec le Pas-de-Calais, il est directement connecté au réseau TER, permettant de rejoindre Lille en environ 25 minutes. Une situation qui attire chaque jour de nombreux automobilistes venus du bassin minier et du Béthunois.
« Je pousse pour que le prochain soit le parking de La Bassée qui a besoin d’une capacité supplémentaire », déclarait Damien Castelain lors de l’inauguration de Saint-Philibert.
Le projet représente un investissement estimé à près de 9 millions d’euros, ce qui laisse supposer un calendrier long. Sa concrétisation interviendrait après les prochaines élections municipales et communautaires.
Une extension déjà amorcée
Dans l’attente d’un projet de grande ampleur, la commune de La Bassée a récemment procédé à un aménagement provisoire. Cet été, la capacité du parking relais a été augmentée de 49 places. Le maire de la ville, Frédéric Cauderlier, a précisé qu’une deuxième phase d’agrandissement était déjà à l’étude, avec un objectif de 350 places d’ici deux ans.
« La deuxième phase d’agrandissement est à l’étude, avec un objectif de 350 places à terme, d’ici 2 ans », écrivait-il récemment sur sa page officielle.
Cette démarche illustre une stratégie progressive, conciliant besoins immédiats et planification à long terme, dans un contexte où la demande en stationnement connecté aux transports en commun ne cesse de croître.
Un enjeu de mobilité durable
L’extension des parkings relais s’inscrit dans une politique globale de mobilité durable menée par la MEL. Chaque nouveau projet vise à réduire l’usage de la voiture individuelle dans le centre de l’agglomération, tout en encourageant les habitants des périphéries à recourir davantage aux transports collectifs.
La combinaison entre investissement lourd, adaptation locale et contraintes budgétaires laisse entrevoir des développements progressifs, mais nécessaires pour répondre aux enjeux de congestion urbaine et de transition écologique.
