Une trentaine d’habitants ont participé à un atelier à la Grand-Plage pour s’initier aux arcanes de la recherche généalogique

À la Grand-Plage, archives et médiathèque de Roubaix, une trentaine de participants ont plongé, samedi dernier, dans les mystères de la généalogie. Une journée organisée autour de visites guidées des archives municipales et de temps d’échange avec l’association Généalo, venue partager son savoir-faire. Enthousiasme, curiosité et quête de racines étaient au rendez-vous.


Découvrir l’histoire de sa famille, une démarche à la fois intime et méthodique

Passionnés ou simples curieux, les participants de cet atelier avaient tous en commun une envie : comprendre d’où ils viennent. Livrets de famille en main, dossiers jaunis et photos anciennes dans les sacs, ils ont été accueillis dès le matin par Marie Bouquet, responsable des archives municipales de Roubaix.

La visite a permis de prendre la mesure de la richesse documentaire conservée sur place : actes d’état civil, registres paroissiaux, listes électorales, cadastres anciens, journaux locaux et archives notariales. Autant de sources à la disposition du public, accessibles sous certaines conditions.

Marine Vasseur, des archives départementales du Nord, a ensuite présenté les ressources numériques disponibles via les portails en ligne. « Les outils se sont largement démocratisés ces dernières années », a-t-elle expliqué. « Beaucoup de fonds sont désormais numérisés, ce qui permet d’avancer plus vite, à condition de savoir comment s’y prendre. »

« La généalogie est fascinante, car elle est pleine de surprises : des secrets de familles enfouis, la découverte de métiers disparus, et surtout l’émotion que suscite la découverte de nos ancêtres ! »
— Paul Povos, président de l’association Généalo


Une discipline à la portée de tous, mais exigeante

Le cœur de l’après-midi était consacré à un temps d’échange avec les bénévoles de l’association Généalo. Créée au début des années 1990 à Wasquehal, l’association accompagne depuis plus de trente ans les amateurs dans la construction de leur arbre généalogique. Son rayonnement s’étend aujourd’hui à l’ensemble de la région Hauts-de-France.

Face aux nombreuses questions posées — de l’identification des lieux de naissance à la signification d’un patronyme, en passant par la lecture de documents manuscrits en vieux français — les membres de Généalo ont partagé leurs conseils méthodiques. « Commencez toujours par ce que vous avez sous la main », a recommandé Paul Povos. « Livrets de famille, actes de naissance, de mariage, décès : chaque document peut ouvrir une porte. »

Anne-Marie, présente à l’atelier, souhaite prolonger les recherches entamées par ses cousins. « Ils ont pu remonter jusqu’au XVIIIe siècle, raconte-t-elle. Moi, je ne sais pas par où commencer ! » Un sentiment partagé par de nombreux débutants, confrontés à la densité des sources disponibles.

« La généalogie, lorsqu’on y met le doigt, on y met souvent le bras »
— Caty, membre de Généalo


Les archives, mémoire vivante des territoires

À Roubaix comme ailleurs, les services d’archives jouent un rôle essentiel dans la transmission de la mémoire collective. Ils constituent une porte d’entrée pour retracer l’histoire individuelle et familiale des habitants.

Environ 7 kilomètres linéaires de documents sont conservés aux archives roubaisiennes, allant du Moyen Âge à nos jours. « La fréquentation est en constante hausse depuis une dizaine d’années », note Marie Bouquet. « Les ateliers comme celui-ci permettent de toucher un public nouveau, qui découvre l’intérêt historique de ces ressources. »

Les raisons qui poussent les gens vers la généalogie sont variées : hommage à des ancêtres oubliés, volonté de transmettre un récit familial aux enfants, simple curiosité ou parfois besoin de combler des zones d’ombre.


Un engouement durable, entre tradition et modernité

La généalogie connaît un regain d’intérêt, stimulé par l’essor des outils numériques, la multiplication des bases de données en ligne, et la popularité des tests ADN à visée familiale. En France, selon les chiffres de la Fédération française de généalogie, plus de deux millions de personnes s’adonneraient régulièrement à cette activité.

« Le numérique a changé la donne », affirme Paul Povos. « Il ne remplace pas les recherches traditionnelles, mais il les complète. Il faut apprendre à croiser les sources, à valider les informations, à faire preuve de rigueur. »

Des logiciels d’arbre généalogique aux plateformes collaboratives comme Filae, Geneanet ou Heredis, les outils se diversifient. Pour autant, les passionnés rappellent que rien ne remplace l’expérience du terrain. « L’émotion de retrouver un acte original, signé par un aïeul en 1842, est unique », sourit Caty.


Vers une transmission familiale renouvelée

À l’issue de la journée, la trentaine de participants est repartie avec une meilleure connaissance des ressources disponibles, des pistes de travail, et surtout l’envie de poursuivre. Certains se sont inscrits aux ateliers mensuels de Généalo, d’autres envisagent déjà de retourner aux archives.

Pour l’association, ce type de rendez-vous constitue aussi un moyen de valoriser la généalogie comme outil pédagogique. « Nous intervenons parfois en milieu scolaire, car la généalogie permet de faire le lien entre histoire, géographie, langue et citoyenneté », explique Paul Povos.

Alors que les repères familiaux se complexifient et que la mémoire se fragmente, la généalogie continue d’offrir un cadre structurant et apaisant. Une façon, peut-être, de mieux se situer dans le temps et de mieux comprendre le présent à la lumière du passé.

« Derrière chaque nom, chaque date, il y a une histoire, une vie. C’est cela qui rend cette discipline si attachante »
— Marine Vasseur, archiviste

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