Christine Engrand, députée du Pas-de-Calais, a été officiellement exclue du Rassemblement National fin février, après plusieurs mois de suspension. Fraude aux frais de mandat, permis invalide, recrutement d’un concubin comme collaborateur parlementaire : autant d’affaires qui ont terni son image et celle du parti.
Une suspension qui se transforme en exclusion
Le 19 novembre, le bureau du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale avait prononcé une suspension de six mois à son encontre, après des révélations de Mediapart sur l’utilisation de frais de mandat à des fins personnelles.
Quatre mois plus tard, le président du parti Jordan Bardella, après consultation de la commission des conflits, a décidé de son exclusion définitive. Engrand siégera désormais sur les bancs des non-inscrits et ne pourra pas briguer un nouveau mandat sous l’étiquette du RN.
Un scandale qui entache l’image de l’Assemblée nationale
Outre les dépenses personnelles financées avec son enveloppe parlementaire, Christine Engrand avait également été pointée du doigt pour avoir conduit avec un permis invalide et pour avoir recruté son concubin comme collaborateur parlementaire.
Dimanche, dans un reportage diffusé par Capital sur M6, la première questeure de l’Assemblée nationale a regretté qu’aucune sanction plus sévère n’ait été prévue dans le règlement intérieur :
« Elle est prise la main dans le sac, elle a remboursé, très bien. Mais enfin derrière, on a atteint l’image de l’Assemblée, c’est une atteinte grave à l’institution. J’espère qu’à l’avenir, on intégrera d’autres types de sanctions pour éviter ce genre de dérives. »
Une exclusion assumée, mais non regrettée
Si Christine Engrand reconnaît une erreur, elle refuse de parler de faute :
« J’ai fait une erreur, je l’avoue, mais l’erreur est humaine. Je n’aurais jamais démissionné, car démissionner, c’est reconnaître une faute, et pour moi il n’y en a pas. »
Dans le Pas-de-Calais, ses anciens collègues du RN ne cachent pas leur soulagement. Christopher Szczurek, sénateur RN du département, estime que « son comportement général a pesé lourd dans la balance ». Quant à Marc de Fleurian, député RN de la 7ᵉ circonscription, sa réaction est sans équivoque :
« J’en suis très heureux. »