Les habitants de la rue Paul-Bert tentent de comprendre le meurtre d’une voisine de longue date. Un adolescent de 16 ans, principal suspect, a été interpellé. L’émotion et les interrogations restent vives.

Une maison désormais sous scellés
Au numéro 28 de la rue Paul-Bert, à Roubaix, les volets clos et les scellés apposés par la justice rappellent un drame qui a bouleversé le quartier. Le 22 août, une femme de 79 ans a été retrouvée sans vie dans sa baignoire. Les premiers éléments laissaient penser à une mort accidentelle, mais l’autopsie a révélé des blessures suspectes. L’hypothèse criminelle a rapidement pris le dessus.
Quelques jours plus tard, un adolescent de 16 ans a été interpellé. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait reconnu les faits. Le mineur a été placé en établissement pénitentiaire, tandis que les investigations se poursuivent pour éclaircir les circonstances exactes du meurtre.
Une victime connue et appréciée
Installée dans la rue depuis près de vingt-cinq ans, la septuagénaire était bien connue de ses voisins. Plusieurs habitants décrivent une femme discrète mais chaleureuse, qui prenait soin de son environnement et saluait volontiers les passants.
« C’était une petite dame très gentille. On la connaissait tous et elle parlait à tout le monde ici », raconte une voisine.
« Elle sortait tous les jours. Elle était encore en forme, c’est ça qui n’est pas normal », ajoute un autre habitant.
Son décès brutal a semé l’incompréhension. Plusieurs riverains confient avoir renforcé leur vigilance depuis le drame, en fermant systématiquement leurs portes à double tour.
Un quartier marqué par l’insécurité
Le meurtre intervient dans un contexte tendu. Le quartier du Pile est régulièrement cité pour ses difficultés sociales et la présence de trafics de stupéfiants.
« Avant, ça dealait du cannabis. Maintenant, c’est que des drogues dures. La rénovation urbaine n’a rien changé », explique un riverain.
À l’angle de la rue Lalande, un point de deal s’est installé depuis plusieurs années, alimentant un climat d’insécurité. Certains habitants n’excluent pas que le crime puisse être lié à ce contexte, même si rien ne permet pour l’heure de confirmer cette hypothèse.
Un adolescent suspecté
Le jeune suspect, âgé de 16 ans, serait consommateur de stupéfiants. Selon les premiers éléments, il aurait agi dans le cadre d’un vol. Le butin, dérisoire, se limiterait à un téléphone portable, une boucle d’oreille et une chaîne.
« Pourtant, elle n’était pas là à exhiber des bijoux sur elle », souligne un voisin.
Le profil exact de l’adolescent, ses motivations et les circonstances précises du passage à l’acte restent à déterminer par les enquêteurs du service interdépartemental de la police judiciaire.
Une communauté encore sous le choc
Trois semaines après les faits, le quartier peine à tourner la page. Dans les conversations, l’émotion reste vive. Des habitants évoquent une atmosphère de méfiance et un sentiment d’insécurité renforcé.
« On a tous été choqués. Dans la rue, on ne parlait que de ça. Même les enfants », confie une résidente.
L’affaire met en lumière les fragilités d’un secteur déjà éprouvé par des difficultés sociales et économiques. Pour les habitants, le souvenir de cette voisine familière, disparue dans des circonstances violentes, restera longtemps présent.