À l’appel d’associations locales, des citoyens se sont rassemblés jeudi soir pour un temps de recueillement silencieux en mémoire des milliers de civils palestiniens tués dans les récents bombardements de la bande de Gaza. Une cérémonie sobre, ponctuée de lectures de noms, qui s’inscrit dans une série d’hommages similaires organisés dans plusieurs villes françaises.

Un hommage silencieux, devant la Préfecture
Face à la Préfecture, un large drapeau palestinien avait été soigneusement déployé au sol. Autour de lui, entre 150 et 200 personnes ont formé un cercle silencieux, certaines assises, d’autres debout, toutes venues participer à cette veillée mémorielle initiée par le Comité France Palestine Solidarité (CFPS) et le Collectif des blouses blanches pour Gaza.
Le rassemblement s’est voulu apolitique et pacifique. Aucune banderole revendicative, pas de slogans criés. Seule une enceinte discrète laissait entendre la litanie des prénoms des victimes civiles recensées depuis le début de l’offensive israélienne, déclenchée en réponse à l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2024.
« Il ne s’agit pas de prendre parti, mais de ne pas détourner le regard de la souffrance humaine. Ce sont des enfants, des femmes, des hommes qui meurent. Leur nom mérite d’être prononcé »,
souligne un participant, médecin hospitalier venu en blouse blanche.
Le poids des chiffres et la gravité du moment
Selon les derniers bilans communiqués par les agences humanitaires internationales, les affrontements en cours dans la bande de Gaza ont fait plus de 30 000 morts, en majorité des civils. Les organisations de défense des droits humains évoquent un « désastre humanitaire » aggravé par le blocus de l’enclave, les coupures d’électricité et l’effondrement du système de santé.
La lecture des noms, ininterrompue pendant près de deux heures, a imprimé une atmosphère pesante sur la place. Des bougies, posées au sol, venaient ponctuer les séquences de silence. Certains participants ont versé quelques larmes, d’autres priaient à voix basse.
« Ce genre d’hommage ne changera pas la situation là-bas. Mais il nous oblige à nous arrêter, à écouter, à regarder ce que vivent les civils piégés par cette guerre »,
témoigne une habitante présente avec ses deux enfants.
Une mobilisation qui s’inscrit dans un contexte international tendu
Ce rassemblement s’ajoute à d’autres manifestations similaires organisées cette semaine dans plusieurs grandes villes françaises, notamment à Paris, Lyon, Toulouse ou Strasbourg. Les organisateurs insistent sur le caractère non-violent de leurs actions et affirment qu’il s’agit d’une démarche humanitaire.
L’événement intervient alors que la situation humanitaire à Gaza continue de se dégrader. Plusieurs rapports récents de l’ONU alertent sur la famine qui menace une partie de la population. Le Conseil de sécurité est divisé sur les modalités d’un cessez-le-feu, et les négociations restent dans l’impasse.
En France, le sujet demeure sensible. Si le gouvernement réaffirme régulièrement le droit d’Israël à se défendre, il a aussi exprimé sa « profonde inquiétude » quant au sort des civils palestiniens. Sur le terrain, les associations de solidarité multiplient les actions, malgré un contexte parfois tendu.
Une autre actualité locale : nouvelle panne majeure sur la ligne 1 du métro
En parallèle du rassemblement, une autre actualité locale a marqué la journée d’hier : une panne complète de la ligne 1 du métro lillois a fortement perturbé les déplacements dans l’agglomération. Dès 11 heures, le trafic a été totalement interrompu sur la ligne automatique.
L’opérateur Ilévia a évoqué un « incident informatique » sans plus de précision. Après une brève tentative de reprise autour de midi, le service a de nouveau été coupé jusqu’à la fin de la journée, malgré la mise en place de bus relais rapidement saturés.
Une situation d’autant plus mal perçue que l’annonce, le même jour, d’un dispositif de compensation pour les usagers, censé atténuer les désagréments des précédentes pannes, a été jugée inopportune par plusieurs associations d’usagers.
« On ne peut pas demander aux gens de faire preuve de patience quand le service est interrompu plusieurs fois par mois. Il y a une vraie perte de confiance »,
déplore un représentant de l’association Transports citoyens.
Entre mémoire et quotidien, une journée chargée en émotions
Si la panne du métro a provoqué l’irritation de nombreux usagers, le moment de recueillement en hommage aux victimes de Gaza a offert, dans un autre registre, une parenthèse de gravité et de silence. Deux actualités, sans rapport direct, mais qui témoignent à leur manière de la complexité du quotidien dans une grande métropole.
Les organisateurs de la veillée pour Gaza ont d’ores et déjà annoncé vouloir maintenir ce type de rassemblement tant que les bombardements se poursuivront. Une initiative qui, selon eux, vise à « ne pas laisser s’installer l’indifférence ».