Chaque soir, des habitants viennent récupérer des paniers surprise remplis de produits invendus. Lancée en 2016, l’application Too Good To Go séduit de plus en plus de consommateurs et de commerçants dans la métropole lilloise.

Un principe simple et efficace
À l’origine, l’idée est née d’un constat : une grande partie des denrées alimentaires invendues finissent à la poubelle, alors qu’elles sont encore parfaitement consommables. Too Good To Go propose une solution pragmatique : mettre en relation les commerçants qui souhaitent écouler leurs surplus et les particuliers désireux de consommer à prix réduit.
Les établissements partenaires – boulangeries, restaurants, supermarchés ou encore cafés – publient chaque jour leurs excédents sur l’application. Les utilisateurs, de leur côté, réservent un panier surprise et le récupèrent à un horaire convenu.
« C’est toujours la surprise, mais on sait qu’on va sauver de bons produits », explique une habitante, utilisatrice régulière de la plateforme.
Une dynamique bien ancrée dans la métropole
Dans la métropole européenne de Lille (MEL), Too Good To Go est désormais bien implantée. Les enseignes participantes sont nombreuses, des commerces de proximité aux grandes surfaces. Boulangeries de quartier, restaurants comme le Chiba rue Léon-Gambetta, ou encore enseignes Carrefour City et Auchan Minute figurent parmi les partenaires.
Le concept séduit un large public. En moyenne, un panier acheté 4 euros représente près de 12 euros de produits. L’économie réalisée s’ajoute à la satisfaction de réduire le gaspillage alimentaire, une préoccupation qui prend de plus en plus d’importance pour les habitants.
Un impact mesurable
Depuis son lancement en 2016, l’application revendique plusieurs millions de repas sauvés en France. Ce chiffre témoigne de l’ampleur du gaspillage évité grâce à cette mise en relation simple entre commerçants et consommateurs.
La métropole lilloise s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Bien que la MEL ne gère pas directement l’application, elle soutient les actions liées à la prévention des déchets. Son Plan Local de Prévention encourage d’ailleurs toutes les initiatives permettant de réduire la production de déchets alimentaires.
« Les paniers sont toujours généreux et on a l’impression de faire une bonne action », confie un utilisateur à la sortie d’un café du centre-ville.
Un mouvement global contre le gaspillage
La lutte contre le gaspillage alimentaire dépasse le cadre de cette seule application. Dans la région, plusieurs associations œuvrent également à la récupération et à la redistribution des invendus, souvent à destination de personnes en difficulté. Too Good To Go vient compléter ce tissu d’initiatives locales en apportant une dimension numérique et grand public.
L’application s’adresse à tous les profils : étudiants soucieux de leur budget, familles cherchant à diversifier leur consommation ou encore habitants curieux de découvrir de nouveaux produits. Elle permet aussi aux commerçants de valoriser leur production et de limiter leurs pertes.
Une formule qui séduit
La réussite de Too Good To Go dans la métropole s’explique par la combinaison de trois facteurs : un bénéfice économique immédiat, une réponse à une préoccupation environnementale croissante et une accessibilité facilitée par l’outil numérique.
Dans une ville où la gastronomie et la convivialité tiennent une place importante, la démarche trouve naturellement son public. Les utilisateurs réguliers soulignent la variété et la qualité des produits reçus, malgré le caractère aléatoire des paniers.
Vers une banalisation des circuits anti-gaspillage ?
L’essor de Too Good To Go illustre une évolution plus large des comportements de consommation. De plus en plus d’habitants souhaitent concilier responsabilité environnementale et pouvoir d’achat. Les circuits de récupération et de valorisation des invendus pourraient, à terme, devenir un réflexe aussi courant que les courses traditionnelles.
La métropole lilloise, déjà riche en initiatives autour du circuit court et de la consommation responsable, apparaît comme un terrain favorable à ce type d’expérimentation. Reste à voir si ces pratiques continueront de se développer au point de modifier en profondeur les habitudes alimentaires des citadins.