À compter du 1er novembre 2026, les habitants de la Métropole Européenne de Lille (MEL) ne pourront plus utiliser de cheminées à foyer ouvert. Un arrêté pris il y a plusieurs années et désormais appliqué fixe les modalités de cette interdiction. Objectif : limiter les émissions de particules fines issues de la combustion du bois

Une interdiction qui s’appliquera dans 95 communes
La mesure concerne l’ensemble du territoire métropolitain, soit 95 communes. Le texte réglementaire interdit spécifiquement l’usage des « foyers ouverts », définis comme des dispositifs de chauffage au bois dans lesquels la combustion se fait à l’air libre, sans enceinte fermée.
Les inserts récents, les poêles à granulés, les poêles de masse et les chaudières domestiques ne sont donc pas concernés, dès lors qu’ils disposent d’un système de confinement de la combustion. Ces équipements, considérés comme plus performants, continueront de pouvoir être utilisés.
Une réponse à un enjeu sanitaire majeur
La combustion du bois est aujourd’hui l’une des principales sources de pollution de l’air en période hivernale. Selon les données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), près de 40 % des émissions de particules fines en France proviennent du chauffage au bois, devant le trafic routier.
Les foyers ouverts sont particulièrement mis en cause. Leur rendement énergétique, estimé à moins de 15 %, est très faible, tandis que leurs rejets de particules fines et de composés organiques volatils sont importants. Ces substances sont reconnues pour leurs effets nocifs sur la santé respiratoire et cardiovasculaire.
« Les cheminées ouvertes, même utilisées de manière occasionnelle, contribuent fortement à la pollution de l’air et présentent un impact sanitaire disproportionné par rapport à l’usage de chauffage qu’elles procurent », rappelle l’arrêté.
Des obligations pour les propriétaires
L’entrée en vigueur de l’interdiction s’accompagnera d’une série d’obligations. En cas de vente d’un logement situé dans la MEL, un certificat de conformité des appareils de chauffage au bois devra être intégré au dossier de diagnostic technique.
Les propriétaires concernés devront donc prouver que leur installation n’entre pas dans le champ de l’interdiction ou qu’elle a été remplacée par un appareil conforme. Cette mesure vise à renforcer la traçabilité et à accélérer le renouvellement du parc d’équipements.
Des dispositifs d’accompagnement annoncés
Pour faciliter la transition, une campagne d’information sera lancée avant 2026. Elle détaillera les aides financières disponibles pour remplacer les foyers ouverts par des appareils plus performants, comme le fonds Air-Bois déjà mis en place dans certaines régions.
Des subventions de l’Ademe et de collectivités locales pourraient ainsi être mobilisées pour encourager les ménages à investir dans des poêles ou chaudières modernes, moins polluants et plus efficaces sur le plan énergétique.
Une évolution inscrite dans une tendance nationale
La métropole lilloise n’est pas un cas isolé. Depuis une dizaine d’années, plusieurs grandes agglomérations françaises, comme Paris et Lyon, ont adopté des restrictions similaires. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large de lutte contre la pollution atmosphérique, en cohérence avec les objectifs européens de réduction des émissions de particules fines.
La directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air impose en effet aux États membres de limiter la concentration annuelle moyenne de particules PM10 et PM2,5. La France a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour de justice de l’Union européenne pour dépassement des seuils réglementaires.
Quelles perspectives pour les usagers ?
L’arrêté marque un tournant pour de nombreux habitants attachés à l’usage traditionnel des cheminées ouvertes, souvent perçues comme un élément de convivialité. Toutefois, leur maintien n’apparaît plus compatible avec les impératifs sanitaires et environnementaux.
Le secteur du chauffage au bois pourrait connaître une accélération de la modernisation des installations, au profit des appareils à haut rendement. À plus long terme, la généralisation de solutions moins émettrices, combinées à une meilleure isolation des logements, devrait contribuer à réduire significativement l’empreinte environnementale du chauffage résidentiel dans la métropole.