Des soutiens publics existent pour accompagner les jeunes dans leurs parcours de formation, de mobilité ou d’insertion professionnelle. Mais ces aides restent souvent peu connues ou sous-utilisées.

Des aides ciblées pour des besoins variés
Parmi les dispositifs disponibles, plusieurs s’adressent spécifiquement aux jeunes en formation, en insertion ou en recherche d’emploi. Ces aides peuvent concerner la scolarité, la mobilité, le logement, l’accès à la santé ou encore la vie quotidienne.
« Beaucoup de jeunes ignorent qu’ils peuvent prétendre à plusieurs formes de soutien. La plupart de ces aides sont cumulables, mais peu connues. C’est un vrai enjeu d’information », souligne un conseiller jeunesse d’un Point Information Jeunesse.
Les missions locales : un accompagnement global vers l’autonomie
Présentes sur l’ensemble du territoire, les missions locales accompagnent les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire, avec ou sans diplôme, dans leur insertion professionnelle et sociale. Elles proposent un suivi individualisé qui peut inclure :
- une aide à l’orientation ou à la formation,
- des conseils pour la recherche d’emploi,
- un soutien à l’accès aux droits (logement, santé, mobilité, citoyenneté),
- la mise en relation avec des employeurs ou des partenaires de l’insertion.
« La mission locale m’a aidé à décrocher un stage, à faire mon CV, et surtout à reprendre confiance », témoigne Rayane, 20 ans, suivi à la mission locale de Roubaix.
Certaines missions locales proposent aussi un parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA), avec la possibilité de toucher une allocation mensuelle d’accompagnement si le jeune remplit les conditions.
Les Écoles de la deuxième chance (E2C) : rebondir sans diplôme
Créées pour offrir une seconde chance aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification, les Écoles de la deuxième chance accueillent des jeunes de 16 à 25 ans motivés à reprendre un parcours de formation ou à s’insérer professionnellement.
Il existe 135 sites E2C répartis dans toute la France, qui reposent sur un accompagnement individualisé, alternant remise à niveau, ateliers de développement personnel et stages en entreprise.
« Je n’avais ni diplôme ni projet. Grâce à l’E2C, j’ai trouvé une voie qui me plaît : je prépare maintenant un CAP cuisine en alternance », raconte Alicia, 19 ans.
Les E2C ne délivrent pas de diplôme, mais accompagnent vers l’emploi durable ou l’entrée en formation qualifiante. L’entrée en E2C est gratuite, accessible à tous les jeunes sans condition de diplôme, mais après un entretien de motivation.
Soutenir la mobilité des jeunes en formation
Le passage à l’enseignement supérieur implique souvent un déménagement. Pour alléger les frais liés à la mobilité, plusieurs aides sont disponibles :
- Aide à la mobilité Parcoursup : réservée aux lycéens boursiers ayant accepté une formation hors de leur académie. Elle permet de recevoir 500 euros, versés en une fois.
- Erasmus+ : pour les étudiants effectuant une partie de leurs études ou un stage à l’étranger, avec une aide mensuelle allant de 200 à 750 €.
- Aide à la Mobilité Internationale (AMI) : pour les boursiers partant hors Europe, montant de 400 € par mois pendant 2 à 9 mois.
Aides au logement : alléger une charge importante
Les jeunes peuvent bénéficier de plusieurs soutiens pour financer leur logement :
- APL, ALF, ou ALS, via la CAF.
- Visale, une garantie gratuite proposée par Action Logement.
- FSL, géré par les départements, pour financer dépôt de garantie ou factures.
« Sans Visale, je n’aurais pas pu louer mon studio. Je n’avais pas de garant. C’est une solution vraiment utile », indique Nina, 21 ans, étudiante à Poitiers.
Permis de conduire : des aides pour lever les freins à la mobilité
Le permis reste une étape clé pour accéder à l’emploi ou aux formations. Les jeunes peuvent obtenir :
- Une aide de 500 € pour les apprentis majeurs.
- Le Permis à 1 € par jour, sous forme de prêt à taux zéro.
- Des aides régionales, notamment en Hauts-de-France (jusqu’à 1 350 € selon le profil).
- Le CPF peut aussi être mobilisé pour financer le permis.
Prime d’activité : un complément pour les jeunes actifs
Les étudiants salariés, alternants et jeunes en emploi peuvent bénéficier de la prime d’activité. Versée par la CAF, elle est accessible dès 1 104 € net mensuels sur trois mois. Montant moyen : entre 100 et 300 € selon les cas.
Couverture santé : des aides pour accéder aux soins
- La Complémentaire Santé Solidaire (C2S) permet une prise en charge à 100 % des frais de santé pour les jeunes aux faibles revenus.
- Les mutuelles étudiantes (ex. LMDE, Heyme) offrent des formules adaptées.
- Un rattachement à la mutuelle des parents est possible jusqu’à 25 ans.
Autres aides et dispositifs utiles
- Pass Culture : un crédit utilisable pour des activités et biens culturels.
- Aide au mérite : pour les titulaires du bac mention très bien poursuivant leurs études.
- Départ 18:25 : séjours de vacances subventionnés pour les jeunes adultes.
- GIVEKA : fonds d’urgence pour les jeunes confrontés à des accidents de vie ou à un handicap.
Un enjeu d’information et de simplification
La dispersion des dispositifs, leur diversité, et les critères parfois complexes limitent encore l’accès aux aides pour une partie des jeunes. Pour y remédier, de nombreuses structures (missions locales, CIO, Crous, PIJ) multiplient les actions d’information.
« Il faudrait un point d’entrée unique, un site clair et à jour. Aujourd’hui, on perd beaucoup de jeunes en route à cause de la complexité administrative », alerte une formatrice en insertion professionnelle.
Ces aides, quand elles sont connues et mobilisées, constituent un levier essentiel vers l’autonomie, la formation, et l’emploi. L’enjeu est désormais de rendre l’information visible, dès le lycée et tout au long du parcours de jeunesse.