Environ 200 personnes se sont rassemblées place de la République pour honorer les victimes civiles à Gaza, dans un hommage silencieux et solennel

Un hommage sobre et émouvant a été rendu aux victimes civiles de Gaza, lors d’un rassemblement organisé hier soir à Lille. À l’appel de plusieurs collectifs, les participants ont observé un temps de recueillement et procédé à la lecture des noms des morts.
Une mobilisation discrète mais déterminée
Place de la République, à l’ombre de la Préfecture, un grand drapeau palestinien était déployé au sol. Autour, en cercle silencieux, entre 150 et 200 personnes ont répondu à l’appel du Comité France Palestine Solidarité et du Collectif des blouses blanches pour Gaza. Une foule hétérogène, mêlant soignants, militants, citoyens engagés et passants interpellés par la solennité de l’instant.
Le rassemblement ne visait pas à provoquer, ni à revendiquer, mais à rendre hommage. Plusieurs lectures se sont succédé, égrainant les noms des victimes civiles recensées depuis le début des bombardements israéliens, déclenchés en réponse à l’attaque du Hamas en octobre 2024.
« Nous voulons que ces noms ne soient pas oubliés. Ce sont des vies, des familles, des enfants. Ils méritent qu’on s’arrête un instant pour eux »,
| déclare une participante, infirmière à Roubaix.
Le contexte d’un conflit toujours plus meurtrier
L’attaque coordonnée du Hamas le 7 octobre 2024, ayant causé plus de 1 200 morts côté israélien selon les autorités, a marqué un tournant dramatique. En réponse, l’armée israélienne a lancé une campagne militaire de grande ampleur dans la bande de Gaza. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, plus de 34 000 personnes auraient perdu la vie depuis, dont une majorité de civils, parmi lesquels des milliers d’enfants.
La communauté internationale, tout en condamnant les attaques terroristes, s’alarme de l’ampleur des pertes humaines dans l’enclave palestinienne. Les ONG dénoncent l’effondrement du système de santé, les pénuries alimentaires et l’impossibilité d’évacuer les blessés.
« C’est une catastrophe humanitaire. L’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins est inexistant. C’est pourquoi ce genre de rassemblement, aussi modeste soit-il, compte »,
| explique un médecin membre du Collectif des blouses blanches.
Une démarche apolitique revendiquée
Les organisateurs ont insisté sur le caractère non partisan de la démarche. Il ne s’agissait pas de prendre position dans le conflit israélo-palestinien, mais d’exprimer une solidarité humaine face à la souffrance de civils. Aucun slogan n’a été scandé. Aucun drapeau, hormis celui de la Palestine, n’a été brandi.
Une banderole sobre indiquait simplement : « Silence pour Gaza ». Des bougies ont été allumées à la fin de la lecture. Un moment suspendu, dans une place habituellement bruyante.
« On ne peut pas rester indifférents. C’est un devoir moral. Pas une déclaration politique »,
| affirme un membre du comité organisateur.
Des gestes similaires dans plusieurs villes françaises
Lille n’était pas la seule ville concernée. Des rassemblements similaires ont eu lieu à Paris, Lyon, Strasbourg, Toulouse ou encore Nantes. Dans toutes ces villes, les mêmes mots d’ordre : silence, mémoire, recueillement. Des élus locaux ont parfois participé, mais à titre personnel, sans prise de parole.
Cette dynamique s’inscrit dans un mouvement citoyen qui tente de maintenir une attention publique sur la situation à Gaza, malgré la fatigue médiatique et l’enlisement du conflit.
Le métro paralysé, la tension monte chez les usagers
Alors que les Lillois se rassemblaient en hommage aux victimes de Gaza, un autre événement perturbait la vie quotidienne : une nouvelle panne de la ligne 1 du métro. Dès 11 heures, la circulation a été totalement interrompue. Selon Ilévia, l’exploitant du réseau, un « incident informatique » serait à l’origine de la panne.
Une reprise partielle a été observée peu avant midi, mais elle n’a duré que quelques minutes. Le service est resté suspendu pour le reste de la journée, provoquant l’exaspération des voyageurs.
« C’est la troisième fois en deux semaines qu’on reste bloqués. Et encore une fois, on n’a pas d’explications claires »,
| proteste une usagère rencontrée près de la station République-Beaux-Arts.
Des bus relais ont été mis en place mais rapidement saturés. La communication de crise a été critiquée, notamment parce qu’Ilévia venait tout juste d’annoncer une mesure de compensation pour les précédents dysfonctionnements.
Une conjoncture délicate pour les autorités locales
Entre manifestations silencieuses de solidarité internationale et mécontentement croissant lié aux transports, la journée d’hier a cristallisé plusieurs tensions dans l’espace public lillois. Si le recueillement pour Gaza s’est déroulé dans le calme, la question du métro reste un sujet brûlant pour les usagers.
La municipalité et l’opérateur devront prochainement rendre des comptes sur la gestion des infrastructures, tandis que les collectifs solidaires prévoient déjà d’autres actions pour maintenir la pression sur le front humanitaire. La rue, elle, reste le lieu de toutes les expressions – dans le silence comme dans la colère.