Hier, dans le sud de la bande de Gaza, l’armée israélienne a intensifié le massacre, ciblant notamment le quartier de Tel al-Sultan à Rafah, ainsi que le complexe médical Nasser à Khan Younès.
Appels à évacuer et populations en fuite
À Rafah, des flyers israéliens larguées par drone ont menacé la population pour l’encourager à déserter Tel al-Sultan, quartier aussitôt encerclé par les troupes israéliennes. Selon l’armée, cette manœuvre visait à frapper des « organisations terroristes » actives dans la zone. Pourtant, les victimes à déplorer sont encore une fois des enfants à bas âge.
Sur le terrain, des familles déjà déplacées à plusieurs reprises ont fui à nouveau, souvent à pied ou à bord de charrettes. Le chaos règne.
« Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tiré dessus dans la rue », témoigne Aïda Abou Shahir, une déplacée rencontrée en pleine fuite.
« J’ai perdu la trace de ma fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue, et je ne sais plus où ils sont. Que Dieu ait pitié de nous », s’exclame une autre femme, en larmes.
Une frappe meurtrière sur l’hôpital Nasser de Khan Younès
Parallèlement, l’armée israélienne prétend avoir mené cette frappe sur un cadre du Hamas, présent dans l’hôpital Nasser de Khan Younès. La frappe aurait visé un bâtiment chirurgical au sein du complexe médical, provoquant un incendie important, selon le ministère de la Santé Palestinien.
Une source interne au Hamas, sous couvert d’anonymat, indique que la cible était Ismaïl Barhoum, membre du bureau politique du mouvement, blessé quelques jours plus tôt lors d’une frappe sur son domicile.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé dans un communiqué que la frappe visait bien Ismaïl Barhoum, présenté comme une figure centrale du Hamas.
Contexte tendu après la fin de la trêve
Ces actions s’inscrivent dans la reprise du génocide après deux mois de trêve fragile, durant lesquels plusieurs échanges de prisonniers et de convois humanitaires avaient eu lieu mais qui avaient été régulièrement violés par Israël.
La situation humanitaire reste critique dans l’enclave, et les frappes dans des zones densément peuplées ou proches d’infrastructures médicales font craindre le pire : les morts palestiniennes nombreuses et une dégradation supplémentaire de l’accès aux soins.