Pedro Sánchez appelle à l’unité nationale autour d’un projet commun pour affronter les conséquences du réchauffement climatique, alors que l’Espagne est frappée par de violents incendies ayant déjà ravagé plus de 70 000 hectares.

Un contexte d’urgence sans précédent
Les flammes continuent de dévaster une partie du territoire espagnol. Plus de 70 000 hectares sont déjà partis en fumée en quelques jours, principalement dans le nord-ouest du pays. La Galice et la Castille-et-León figurent parmi les régions les plus touchées, contraignant des centaines de familles à quitter leurs habitations.
C’est depuis Ourense, en Galice, que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a pris la parole. Confronté à l’ampleur de la catastrophe, il a annoncé la mise en place d’un « pacte national pour l’urgence climatique », présenté comme une réponse transpartisane et inclusive face à l’accélération des effets du changement climatique.
Un appel à dépasser les clivages
Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de mettre de côté les divisions politiques et idéologiques pour bâtir un projet commun.
« Le gouvernement espagnol va travailler dès à présent pour qu’en septembre nous disposions des bases de ce pacte national », a déclaré Pedro Sánchez, soulignant qu’il fallait « tout faire, encore et encore, pour que les victimes des incendies puissent retrouver une vie normale ».
Cet accord, voulu comme une grande concertation nationale, doit associer non seulement les administrations publiques, mais aussi les groupes parlementaires, les scientifiques, les entreprises, les syndicats et l’ensemble de la société civile.
S’appuyer sur la science et l’expertise
Pedro Sánchez a également insisté sur la nécessité de baser les futures politiques sur les données scientifiques disponibles. Le gouvernement veut tirer parti des travaux d’experts en climatologie et en gestion des risques pour adapter le pays à la hausse des températures et à la multiplication des phénomènes extrêmes.
« Nous devons nous concentrer sur les preuves scientifiques et agir en conséquence », a rappelé le Premier ministre.
Ce pacte devrait inclure des mesures concrètes en matière de prévention des incendies, de gestion forestière, mais aussi d’aménagement du territoire afin de limiter l’exposition des populations aux risques climatiques.
Des incendies de plus en plus fréquents
Selon les données de l’Agence européenne de surveillance des forêts, l’Espagne figure parmi les pays les plus touchés par les feux en Europe méridionale. La sécheresse persistante, des vagues de chaleur répétées et l’abandon de certaines zones rurales expliquent en grande partie la vulnérabilité actuelle du territoire.
Rien qu’en 2022, plus de 300 000 hectares avaient brûlé en Espagne, un record en plus de deux décennies. La tendance semble se confirmer, renforçant l’urgence d’une action coordonnée.
Une mobilisation attendue à la rentrée
L’exécutif espagnol souhaite que le cadre de ce pacte soit prêt dès septembre. Des consultations seront menées durant l’été afin de recueillir les contributions des différents acteurs. L’objectif affiché est de parvenir à une feuille de route claire, engageant l’ensemble des forces politiques et sociales du pays.
En attendant, le gouvernement a annoncé des aides d’urgence pour les victimes des incendies ainsi que le renforcement des dispositifs de lutte contre le feu dans les régions les plus exposées.