Accusé de violences répétées et d’agressions sexuelles sur sa compagne, un homme de 27 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Lille. Si les juges ont écarté l’accusation d’agression sexuelle faute de preuves, ils l’ont condamné à une peine de dix-huit mois d’emprisonnement assortie d’un sursis probatoire.

Un prévenu dans le déni
Devant les juges, l’homme, originaire de Roubaix, a minimisé les faits. Poursuivi pour des violences répétées et des menaces graves envers sa compagne, il a évoqué des « chamailleries » et des « petits coups réciproques ». Sa consommation excessive d’alcool, notamment de whisky, a également été pointée lors de l’audience.
« Oui, apparemment je lui ai fait du mal », a-t-il fini par admettre à la barre, sans véritablement prendre conscience de la gravité des faits reprochés.
Son discours a contrasté avec celui de la victime, décrivant une relation marquée par la peur, les insultes et les coups, jusqu’à un épisode particulièrement violent à la mi-août.
Une vie commune sous la menace
Selon les éléments présentés à l’audience, les violences étaient fréquentes. La compagne du prévenu a expliqué avoir subi des coups presque quotidiens, mais aussi des menaces inquiétantes. Un jour, son conjoint aurait brandi un couteau. À une autre occasion, il l’aurait menacée de choisir « entre la batte de baseball ou le pied-de-biche » pour mourir.
La jeune femme, mère d’un enfant de huit mois, est apparue en grande souffrance lors du procès. Effondrée sur le banc des parties civiles, elle a décrit une relation marquée par la peur et la perte de repères, avant de quitter la salle en larmes lorsque le prévenu a nié certaines accusations.
Le rôle des proches et des signalements
Les agissements du jeune homme ont fini par être dénoncés grâce à l’entourage de la victime. Des proches, mais aussi un médecin et une collègue, avaient constaté des blessures, un isolement croissant et une détresse visible. Ces témoignages ont contribué à alerter les autorités et à enclencher une procédure judiciaire.
La procureure a insisté sur l’importance de ces signalements, qualifiant le comportement du prévenu de « manipulateur » et rappelant que sans ces interventions extérieures, la situation aurait pu perdurer.
Une relaxe partielle mais une condamnation ferme
Le tribunal a estimé que les éléments n’étaient pas suffisants pour retenir l’accusation d’agression sexuelle. Le prévenu a donc été relaxé de ce chef. En revanche, les juges l’ont reconnu coupable des violences et menaces à l’encontre de sa compagne.
La peine prononcée est de dix-huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire de deux ans. Ce sursis est conditionné au suivi de soins liés à l’alcoolisme, à la participation à un stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales et au respect d’une interdiction stricte de contact avec la victime et leur enfant. L’exercice de l’autorité parentale lui a également été retiré.
Un numéro d’aide disponible
L’affaire rappelle l’importance des dispositifs d’accompagnement existants pour les femmes victimes de violences conjugales. Le 3919 est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Gratuit et anonyme, il permet aux victimes, mais aussi à leur entourage, d’obtenir écoute, conseils et orientation vers les structures compétentes.