La rentrée des antennes de Radio France a été marquée par un mouvement social qui a fortement perturbé la diffusion, en particulier sur France Inter. Les syndicats dénoncent des choix éditoriaux et organisationnels de la direction et appellent à une grève illimitée.

Un démarrage sous tension
Alors que les radios publiques faisaient leur rentrée, plusieurs antennes de Radio France ont été affectées par une grève reconductible. Sur France Inter, la matinale a été largement entrecoupée de séquences musicales, limitant la diffusion habituelle d’informations et de débats. Malgré ce contexte, l’interview de l’écrivaine belge Amélie Nothomb a été maintenue, conduite par Benjamin Duhamel, nouvelle recrue après le départ de Léa Salamé vers France 2.
France Culture a également vu sa programmation perturbée, tandis que la matinale de franceinfo a pu se dérouler normalement.
Les raisons de la colère
Les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA ont appelé à une grève illimitée. Les représentants dénoncent « la stratégie éditoriale et les réformes menées par la direction », selon les termes rapportés par Nicolas Demorand à l’antenne.
Parmi les mesures contestées figurent :
- l’arrêt de la diffusion de Mouv’ sur la bande FM,
- des modifications au sein de la rédaction d’Ici,
- l’arrêt annoncé de certaines émissions d’investigation et de reportage.
Ces choix sont perçus par les syndicats comme une remise en cause de la diversité éditoriale et du rôle de service public de Radio France.
Un mouvement social qui s’inscrit dans un climat tendu
Ce conflit intervient alors que la rentrée sociale s’annonce chargée. Les grandes confédérations syndicales ont avancé à vendredi leur réunion de rentrée, initialement prévue lundi, pour discuter des actions à mener au niveau national.
« Les confédérations syndicales se réuniront vendredi matin pour parler de leurs actions pour la rentrée sociale », a précisé Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière.
L’appel à la grève illimitée à Radio France pourrait ainsi trouver un écho dans un contexte plus large de contestation des réformes, qu’elles concernent les médias, les retraites ou le budget.
Un enjeu d’image et de gouvernance
Au-delà des perturbations immédiates de l’antenne, le mouvement interroge sur l’avenir éditorial de Radio France. Le service public de l’audiovisuel doit composer avec des contraintes budgétaires croissantes et une concurrence accrue des plateformes privées et numériques.
La suppression de certaines émissions emblématiques suscite l’inquiétude des journalistes et des auditeurs attachés à des formats d’investigation et de reportage, garants selon eux de la crédibilité de l’information publique.
Et après ?
La direction de Radio France n’a pas encore réagi publiquement à l’appel à la grève illimitée. Les syndicats, de leur côté, affirment vouloir maintenir la pression jusqu’à l’ouverture de véritables négociations sur l’avenir des antennes et des contenus.
Si la mobilisation se poursuit, les prochaines semaines pourraient être marquées par de nouvelles perturbations sur l’ensemble des radios du groupe, affectant durablement leur rentrée éditoriale.