Une trêve de 60 jours et la libération progressive des otages sont au cœur du plan validé par le mouvement palestinien, tandis qu’Israël entretient le flou sur sa position.
Le Hamas a annoncé avoir accepté une nouvelle proposition de cessez-le-feu transmise par les médiateurs régionaux et internationaux. L’accord, qui prévoit une trêve de deux mois et la libération progressive des otages encore détenus, ouvre une nouvelle séquence diplomatique. Mais l’absence de réponse israélienne et les signaux envoyés par Tel-Aviv laissent craindre une impasse supplémentaire.

Un plan en deux phases
Selon des sources proches du dossier, la proposition repose sur deux étapes distinctes. Dans un premier temps, dix otages seraient remis, vivants, aux médiateurs, ainsi que les corps de plusieurs captifs. La seconde phase prévoit la libération des otages restants et des négociations immédiates pour un accord plus large, susceptible de mettre fin à la guerre déclenchée le 7 octobre 2023.
Al-Qahera News a par ailleurs indiqué que le texte prévoit le redéploiement de l’armée israélienne vers des zones proches de la frontière afin de permettre une meilleure circulation de l’aide humanitaire à Gaza, actuellement soumise à un blocus quasi-total.
« Une trêve de 60 jours et un mécanisme international de suivi sont au cœur du texte transmis au Hamas », a confirmé une source palestinienne impliquée dans les discussions.
Pressions internationales accrues
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis, principaux médiateurs, espèrent que cette nouvelle séquence pourra aboutir, après des mois d’impasses. Le secrétaire général de l’ONU a de nouveau insisté sur « l’urgence absolue d’un cessez-le-feu immédiat » et sur la nécessité d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
Benjamin Netanyahu, affaibli par une contestation interne persistante et critiqué pour son refus répété de toute trêve durable, subit une pression croissante. La crainte du sort des otages israéliens nourrit l’inquiétude dans son propre camp, tandis que la communauté internationale multiplie les appels pour mettre un terme à la guerre.
Le désastre humanitaire à Gaza
Sur le terrain, la situation demeure dramatique. Selon les autorités locales, 19 personnes ont été tuées hier dans de nouveaux bombardements israéliens. Le bilan depuis le début du conflit s’élève à plus de 62 000 morts, en grande majorité des civils.
Amnesty International accuse Israël de mener « une campagne de famine délibérée » contre les 2,2 millions d’habitants de Gaza. L’ONU estime que plus de la moitié de la population est déjà en situation de famine aiguë.
« La famine n’est pas une conséquence accidentelle de la guerre, elle est organisée comme une stratégie militaire », insiste un rapport d’experts indépendants relayé par plusieurs ONG.
Israël, de son côté, nie toute volonté délibérée de priver la population palestinienne de nourriture et affirme travailler à l’augmentation du volume d’aide autorisé à entrer. Mais sur le terrain, les convois humanitaires restent limités, et de nombreux camions sont bloqués à la frontière.
Des cessez-le-feu fragiles
L’histoire récente montre que les trêves obtenues dans le conflit israélo-palestinien ont rarement tenu dans la durée. Pourtant, les cessez-le-feu conclus précédemment ont toujours été respectés par le Hamas jusqu’à ce qu’Israël décide de relancer les hostilités. Plusieurs analystes estiment que la stratégie israélienne repose sur une logique militaire à long terme visant à maintenir la pression sur Gaza plutôt que de s’engager dans une négociation politique globale.
Un ancien diplomate européen, cité par les médias arabes, résume la situation ainsi :
« Le Hamas a montré une ouverture en acceptant à plusieurs reprises des cessez-le-feu. Le blocage vient d’Israël, qui privilégie une guerre d’usure et refuse de reconnaître la nécessité d’une solution politique. »
Quelles perspectives ?
L’acceptation du plan par le Hamas met désormais la pression sur le gouvernement israélien, qui n’a toujours pas officiellement réagi. La réponse de Tel-Aviv sera décisive pour déterminer si cette initiative peut ouvrir la voie à une désescalade durable ou si elle ne sera qu’un nouvel épisode dans la série d’échecs diplomatiques.
Dans un contexte où la population de Gaza fait face à la faim, aux bombardements quotidiens et à des destructions massives, la communauté internationale scrute la prochaine décision israélienne. Sans engagement clair de Tel-Aviv, la guerre risque de se poursuivre, accentuant encore la catastrophe humanitaire et l’isolement diplomatique d’Israël.