Alors qu’il intervenait sur un chantier de rénovation en centre-ville, un ouvrier a chuté d’une hauteur de dix mètres. Le drame a mobilisé les secours et les forces de l’ordre dans un quartier animé, suscitant l’émotion chez les témoins de la scène. L’homme a été transporté dans un état grave au centre hospitalier régional.

Un chantier banal qui vire au drame
Les faits se sont déroulés en milieu de matinée, aux alentours de 10 h 30. Un ouvrier de 46 ans, salarié d’une entreprise locale du bâtiment, était en intervention sur la toiture d’un immeuble situé en plein centre-ville. Il travaillait sur la cheminée du bâtiment, dans le cadre de travaux de réfection, lorsque le drame est survenu.
Pour une raison qui reste à déterminer, l’homme a basculé dans le vide. La chute, estimée à environ dix mètres, s’est terminée sur une terrasse intérieure, au niveau du premier étage. La table en verre sur laquelle il a atterri s’est brisée sous le choc, emprisonnant partiellement la victime dans les éclats et les montants métalliques de la structure.
Un secours rapide grâce à une intervention improvisée
L’intervention des secours a été rendue possible grâce à la réactivité de plusieurs étudiants de l’école de commerce voisine, l’IESEG, qui ont assisté à la scène depuis les étages supérieurs d’un bâtiment mitoyen. Alertés par leurs cris, des policiers de la police judiciaire, dont les bureaux se trouvent à proximité immédiate, sont intervenus dans les premières minutes.
Les fonctionnaires ont sécurisé les lieux avant l’arrivée des pompiers et d’une équipe du SAMU. Pour dégager l’ouvrier, prisonnier de la table brisée, il a fallu recourir à une meuleuse thermique afin de découper les éléments de verre et de métal piégeant le blessé.
« Il était conscient, mais en état de choc. Il souffrait visiblement de douleurs aiguës au bassin et aux membres inférieurs », témoigne un membre des secours.
De multiples fractures, un pronostic encore réservé
Le blessé a été transporté en urgence au service de déchocage du centre hospitalier régional. Selon une source médicale, il présente plusieurs fractures, notamment aux jambes, au bassin et à l’avant-bras droit. Son état, bien que stable à l’arrivée à l’hôpital, reste préoccupant. Une intervention chirurgicale a été programmée dans les heures suivant son admission.
« Le pronostic vital n’est pas engagé à ce stade, mais les séquelles pourraient être importantes », précise une source hospitalière.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de l’accident. L’inspection du travail a été saisie. L’entreprise employant l’ouvrier, spécialisée dans la couverture et l’entretien de toitures anciennes, n’a pas encore fait de déclaration publique.
Des questions sur les conditions de sécurité
L’accident relance les interrogations sur la sécurité des ouvriers du bâtiment, en particulier sur les chantiers urbains en hauteur. Le secteur du BTP reste l’un des plus exposés aux accidents graves. En 2023, selon les chiffres de l’Assurance maladie, le secteur comptait près de 88 000 accidents du travail, dont plus de 1 500 entraînant une incapacité permanente.
La chute de hauteur représente à elle seule 18 % des accidents graves dans le secteur, selon les données de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité). Les chutes depuis un toit, une échelle ou un échafaudage figurent parmi les premières causes de décès professionnels.
« C’est un risque que l’on connaît bien, et qui nécessite des dispositifs de prévention très stricts. L’utilisation de lignes de vie, de harnais et de points d’ancrage est obligatoire sur les toitures », rappelle un inspecteur du travail sous couvert d’anonymat.
Une réglementation stricte, mais difficile à faire appliquer partout
La réglementation française impose aux employeurs de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de leurs salariés. Le code du travail est explicite sur les travaux en hauteur : l’employeur doit évaluer les risques, mettre en place des protections collectives et individuelles, et former les salariés à ces procédures.
Dans la réalité, les moyens humains et techniques ne sont pas toujours adaptés à l’urgence des chantiers. Pressions économiques, délais raccourcis, interventions ponctuelles sur des immeubles anciens… autant de facteurs qui peuvent compromettre l’application stricte des règles.
« Ce sont souvent des missions courtes, avec peu de préparation. La sécurité passe parfois au second plan, consciemment ou non », observe un syndicaliste du secteur.
Les témoins sous le choc, un quartier bouleversé
Dans le quartier, l’accident a suscité une vive émotion. Les riverains et les commerçants du secteur ont vu affluer en quelques minutes les secours et les véhicules de police. Certains étudiants de l’IESEG, témoins directs de la chute, ont été pris en charge par une cellule psychologique mise en place dans l’après-midi.
« C’est la première fois que je vois quelque chose d’aussi violent. Il est tombé d’un coup, sans un cri. On a cru qu’il était mort sur le coup », raconte un étudiant en licence.
L’enquête ouverte devra permettre d’identifier les causes exactes de l’accident : un défaut d’équipement ? Une faute d’inattention ? Une faiblesse structurelle du toit ? L’inspection du travail rendra ses premières conclusions dans les prochains jours.
Un accident révélateur des fragilités du BTP
Alors que le bâtiment reste un pilier de l’économie régionale, la sécurité de ses ouvriers demeure un enjeu majeur. Ce nouvel accident vient rappeler la nécessité d’une vigilance constante sur les chantiers. Pour les professionnels du secteur, la prévention reste le levier principal pour éviter de nouveaux drames.