Chaque printemps, le quartier de Wazemmes se transforme en marmite géante, où se mêlent traditions culinaires, diversité culturelle et engagement citoyen. Le Festival international de la soupe, aussi appelé la Louche d’Or, est devenu en un quart de siècle un rendez-vous incontournable du 1er mai dans la métropole lilloise.


Un événement populaire et fédérateur

Organisé par l’association Attacafa, la Louche d’Or rassemble chaque année des milliers de curieux, de gourmands et de passionnés. À travers ce prétexte culinaire, c’est un véritable manifeste pour la mixité, le vivre-ensemble et la créativité artistique qui se déploie dans les rues et les places du quartier.

Depuis sa création en 2001, le festival n’a cessé de grandir. L’édition 2024 avait attiré près de 40 000 visiteurs selon les chiffres communiqués par les organisateurs. Cette affluence s’explique non seulement par la convivialité de l’événement, mais aussi par sa capacité à fédérer autour d’une idée simple : partager une soupe, c’est partager un peu de soi.

« Le festival est au croisement de nos sensibilités artistiques, culinaires et culturelles respectives », résume Attacafa, structure fondatrice et organisatrice.


Le concours de soupe, cœur battant du festival

Épicentre gustatif de la journée, le concours de soupe réunit chaque année une multitude de participants venus proposer leur recette fétiche. Qu’elle soit transmise par les aïeux, improvisée avec des légumes de saison ou relevée par un ingrédient secret, chaque soupe concourt pour l’une des trois récompenses convoitées : Louche de Bronze, Louche d’Argent ou Louche d’Or.

L’inscription reste libre jusqu’au jour même. En 2024, 71 soupes avaient été soumises à l’appréciation du public et du jury. Les critères d’évaluation mêlent goût, originalité, présentation et démarche écologique.

« On a déjà pas mal de monde inscrit, mais il reste de la place pour le concours enfants », indique l’équipe d’Attacafa.

Cette année, une nouveauté attire l’attention : l’ouverture d’une catégorie réservée aux enfants, dans le cadre du 25e anniversaire du festival.


Une programmation musicale et artistique en ébullition

La Louche d’Or ne se limite pas à la cuisine. Chaque édition se distingue aussi par une programmation artistique éclectique. L’édition 2025 mise sur un savant mélange de genres et de sonorités du monde.

Au programme : le trio féminin Mitsune et son univers néo-folk japonais, Chiva Gantiva avec ses sonorités électro-punk venues de Colombie, ou encore Kutu, formation éthio-jazz engagée. Le public pourra également découvrir Messiê Forró, compagnie brésilienne chargée d’animer la place d’Oujda.

« Le festival offre un terrain d’expression inédit pour des artistes du monde entier. C’est un espace libre, ouvert, où l’on peut expérimenter, transmettre et faire vibrer le public », souligne un membre de la programmation.


Une dimension solidaire et écologique affirmée

Parmi les temps forts attendus cette année, la soupe géante collective, orchestrée par les bénévoles de Disco Soupe. Le principe : cuisiner avec les habitants une soupe de 250 litres, réalisée à partir d’invendus alimentaires collectés dans les commerces locaux.

L’événement se veut aussi un vecteur de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage et à la revalorisation des produits oubliés. Une initiative qui s’inscrit dans une réflexion plus large sur les circuits courts, l’alimentation durable et la résilience urbaine.

« On prépare ensemble, on épluche, on coupe, on partage. Et à la fin, tout le monde goûte, peu importe d’où il vient », témoigne un participant fidèle depuis plusieurs éditions.


Un espace pensé pour les familles

Cette 25e édition marque également une évolution notable dans l’organisation spatiale du festival. Le coup d’envoi est avancé à 14 h (contre 15 h les années précédentes), et une partie de la rue des soupes est délocalisée vers le Jardin des Sarrazins pour désengorger le cœur du quartier.

Mais la principale nouveauté réside dans la création du P’tit Bouillon, un espace dédié aux enfants situé au square Ghesquière. Deux spectacles y sont programmés, avec en complément des animations ludiques et culinaires adaptées aux plus jeunes.

« On avait ce retour des familles, et ça semblait nécessaire d’offrir un coin pensé pour les enfants », explique un bénévole de l’équipe logistique.


Un festival ancré dans son territoire, tourné vers le monde

Wazemmes, quartier populaire et cosmopolite de Lille, offre un terreau fertile à ce type d’initiative. La Louche d’Or s’y déploie naturellement, en lien étroit avec les habitants, les commerçants et les associations locales.

Dans un contexte où les fractures sociales et culturelles tendent à se creuser, ce festival prouve qu’il est encore possible de construire des espaces communs, fondés sur la curiosité, l’entraide et le plaisir de faire ensemble.

« C’est une fête populaire, accessible à tous, sans barrières. Et ça, ça compte beaucoup aujourd’hui », estime une habitante du quartier.


Une 25e édition sous le signe de la transmission

Cette année anniversaire symbolise le passage d’une génération à l’autre. Avec l’entrée des enfants dans le concours, la création d’espaces intergénérationnels et la volonté de continuer à évoluer, la Louche d’Or confirme sa pérennité et son ancrage dans le calendrier festif de la région.

Si le succès populaire ne se dément pas, c’est que l’événement a su préserver son âme : une grande marmite de cultures, de goûts et d’histoires, partagée dans l’espace public, avec générosité et créativité.

Le rendez-vous est donné autour de la Maison Folie de Wazemmes, ce 1er mai à partir de 14 h. L’invitation est lancée : il ne reste plus qu’à plonger sa louche dans la marmite.

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