La famille Drubbele, choquée par l’état d’un secteur du cimetière de Wattrelos, a décidé de transférer la dépouille de leur mère vers un autre lieu de sépulture.
Choqués par l’état des lieux lors de l’enterrement, les proches de la défunte dénoncent un manque d’entretien et de considération. Huit mois après les faits, ils ont entrepris les démarches pour faire exhumer le corps et poursuivent leur deuil dans de meilleures conditions.

Une cérémonie endeuillée par la désolation du site
Le 22 août 2024, la famille Drubbele enterre leur mère au cimetière de Wattrelos, dans un secteur récemment rouvert au public après des travaux d’exhumation. L’émotion de ce moment se trouve brutalement altérée par la découverte de l’état du terrain.
« Quand on est arrivé après la cérémonie, le choc ! », raconte Stéphane Drubbele, fils de la défunte.
Sans avoir visité le site au préalable, les proches découvrent une parcelle boueuse, jonchée d’objets divers et bordée de tombes délabrées. Pour la famille, la scène s’apparente davantage à un terrain vague qu’à un lieu de recueillement. L’image de ce jour continue de hanter certains membres, plusieurs mois après les faits.
Des explications officielles, mais peu convaincantes
Alertée dès le lendemain par la famille, la mairie de Wattrelos a rapidement réagi. Henri Gadaut, adjoint au maire chargé des cimetières, a évoqué plusieurs éléments pour expliquer l’état du secteur concerné.
« Des exhumations récentes ont fragilisé le terrain, et les intempéries ont aggravé la situation. Nous avons pris des mesures correctives dans la limite de nos moyens techniques », a-t-il précisé dans un courrier adressé aux Drubbele.
Concernant la présence de détritus et de matériaux divers, l’élu parle d’une base arrière indispensable à l’entretien du site : un espace temporairement utilisé pour stocker gravats et déchets en attente de transport vers la déchetterie. Une pratique qu’il assure être courante dans de nombreux cimetières de la région.
Malgré ces explications, le ressenti de la famille reste inchangé. Selon eux, l’atmosphère dégradée nuit gravement à la dignité des sépultures.
Une décision lourde de sens pour la famille
Après plusieurs mois d’attente et d’incompréhension, la famille Drubbele a pris une décision difficile : faire exhumer le corps de leur mère pour le transférer vers un autre cimetière, situé à quelques kilomètres de Wattrelos.
« C’est une décision que nous n’avons pas prise de gaieté de cœur. Mais il est impossible de faire notre deuil dans ces conditions », confie Stéphane Drubbele.
Ce choix, motivé par un besoin de sérénité, a nécessité de longues démarches administratives, accompagnées de frais non négligeables. Une exhumation, en France, coûte en moyenne entre 500 et 2 000 euros, selon les cas, sans compter les frais de transport et de nouvelle inhumation.
Des tensions locales autour de l’entretien des cimetières
La situation soulevée par la famille Drubbele met en lumière un problème plus vaste. À Wattrelos comme ailleurs, l’entretien des cimetières est un sujet sensible, souvent confronté à des contraintes budgétaires et humaines. Dans certaines communes, le vieillissement des infrastructures, combiné à une météo capricieuse, complique la tâche des services municipaux.
D’après un rapport publié par l’Association des Maires de France en 2023, près de 40 % des communes rurales reconnaissent éprouver des difficultés à maintenir leurs cimetières en bon état.
À Wattrelos, la mairie affirme avoir engagé depuis plusieurs mois un plan de réhabilitation progressive des secteurs les plus touchés. Cependant, certains riverains estiment que les efforts déployés demeurent insuffisants.
Témoigner pour que cela ne se reproduise pas
Au-delà de leur propre douleur, les membres de la famille Drubbele souhaitent aujourd’hui sensibiliser d’autres familles endeuillées aux réalités parfois méconnues de certains secteurs de cimetières.
« Nous voulons éviter à d’autres de vivre ce que nous avons traversé », souligne Stéphane Drubbele. « Ce n’est pas seulement pour nous que nous avons parlé, c’est pour tous ceux qui méritent un lieu digne pour se recueillir. »
En partageant leur expérience, ils espèrent encourager une prise de conscience et, peut-être, susciter des améliorations dans la gestion de ces lieux essentiels à la mémoire collective.